MANAUDOU EN DOS MAJEUR
Par Sophie DORGAN, à Melbourne
Lors de la finale la plus rapide de l'histoire du 100 m dos ponctué par le record du monde de Natalie Coughlin en 59''44, Laure Manaudou décroche une médaille d'argent, un record d'Europe, descend sous la minute (59''87) et se qualifie pour la finale du 200 m.
Deuxième femme sous la barre de la minute
A 19h15, Laure Manaudou se présente à son premier grand rendez-vous de la soirée et elle l'honore avec la manière. Juste après la coulée magique Michael Phelps et son fabuleux record du monde du 200 m en 1'43''86 sous le regard de Ian Thorpe, la Française se prépare pour son premier défi. A sa gauche, Natalie Coughlin peut ôter sa capuche pour saluer le public. La championne olympique du 100 m dos est pressée d'en découdre, son départ et sa première coulée mettent Laure Manaudou à distance. Au 50 m, elle pointe à la deuxième place à 79 centièmes de l'Américaine, mais elle s'accroche, se rapproche, pousse son adversaire au record du monde en 59''44 et devient la deuxième nageuse de l'histoire à descendre sous la minute ! «Je savais que ça allait être une finale assez relevée, je suis contente. Arriver derrière Coughlin, c'est assez impressionnant. (...) Je serais arrivée première, cela aurait changé un peu les choses, mais je suis contente», résume la nouvelle recordwoman d'Europe de la distance. Un record qu'elle avait oublié. Normal, elle a tellement de choses à penser.
Vingt minutes plus tard, Laure Manaudou se présente à son deuxième grand rendez-vous, la finale du 1500 m. L'histoire française ne retiendra que la maturité de la Tricolore. Aux 300 m, elle décide de dérouler pour ne pas griller sa dernière cartouche de la soirée, la demi-finale du 200 m, et termine 8e en 16'42''17. «J'ai préféré laisser faire et réaliser un bon 200 m après. Je ne regrette vraiment pas de l'avoir fait parce que cela m'a permis de récupérer. Cela ne sert à rien de faire un 1500 pour arriver 5e ou 6e», analyse-t-elle après coup. Déjà qu'une deuxième place ne lui convient qu'à moitié, alors une quatrième n'a aucun intérêt. Pendant ce temps, Kate Ziegler part à la conquête de l'or et du record mythique de Janet Evans. L'Américaine finit première à moins d'une seconde (15'53''05) de son illustre aînée qui reste sur les tablettes.
Même son coach lui a glissé un «Bravo».
A peine sortie de l'eau, Laure Manaudou vient chercher sa breloque d'argent. Puis repart en chambre d'appel pour préparer le 200 m. «C'était un petit peu chaud. En m'énervant, j'ai lancé mes lunettes et à la chambre d'appel, je n'avais pas mes lunettes pour le 200, raconte Laure Manaudou. Ce sont des choses qui arrivent.» Mais sa vision de la course ne se trouble pas et elle négocie parfaitement sa demi-finale du 200 m. Elle se classe 4e en battant de nouveau le record de France en 1'57''30 et se qualifie pour la finale. Devant elle, trois bolides se sont déchaînés avec en première ligne, Federica Pelligrini qui fait tomber le record du monde en 1'56''47 ! «Je ne l'avais pas vu parce qu'elle était ligne 6 ou 7, c'est la Polonaise qui m'a aidée à nager plus vite», raconte la marathonienne du 27 mars. Une date à cocher avec quatre records du monde et une championne française qui ose des paris uniques.
Même son coach lui a glissé un «Bravo». Quand on se souvient de son commentaire après le record du monde de son élève à Budapest : «T'as bien nagé». On peut mesurer l'étendue de la performance de Laure Manaudou. «C'est très, très bien. C'était dur mais elle l'a fait, se félicite Philippe Lucas. Au 1500 m, on avait dit que si ça partait et qu'elle n'était pas dans le coup, ça ne servait à rien, elle a donc déroulé aux 300 m. Après c'était chaud pour se qualifier pour le 200. Record de France au 200 m, records de France et d'Europe au 100 dos, c'est une belle journée.» Et pour lui, son élève vient de marquer les esprits.
Par Sophie DORGAN, à Melbourne
Lors de la finale la plus rapide de l'histoire du 100 m dos ponctué par le record du monde de Natalie Coughlin en 59''44, Laure Manaudou décroche une médaille d'argent, un record d'Europe, descend sous la minute (59''87) et se qualifie pour la finale du 200 m.
Deuxième femme sous la barre de la minute
A 19h15, Laure Manaudou se présente à son premier grand rendez-vous de la soirée et elle l'honore avec la manière. Juste après la coulée magique Michael Phelps et son fabuleux record du monde du 200 m en 1'43''86 sous le regard de Ian Thorpe, la Française se prépare pour son premier défi. A sa gauche, Natalie Coughlin peut ôter sa capuche pour saluer le public. La championne olympique du 100 m dos est pressée d'en découdre, son départ et sa première coulée mettent Laure Manaudou à distance. Au 50 m, elle pointe à la deuxième place à 79 centièmes de l'Américaine, mais elle s'accroche, se rapproche, pousse son adversaire au record du monde en 59''44 et devient la deuxième nageuse de l'histoire à descendre sous la minute ! «Je savais que ça allait être une finale assez relevée, je suis contente. Arriver derrière Coughlin, c'est assez impressionnant. (...) Je serais arrivée première, cela aurait changé un peu les choses, mais je suis contente», résume la nouvelle recordwoman d'Europe de la distance. Un record qu'elle avait oublié. Normal, elle a tellement de choses à penser.
Vingt minutes plus tard, Laure Manaudou se présente à son deuxième grand rendez-vous, la finale du 1500 m. L'histoire française ne retiendra que la maturité de la Tricolore. Aux 300 m, elle décide de dérouler pour ne pas griller sa dernière cartouche de la soirée, la demi-finale du 200 m, et termine 8e en 16'42''17. «J'ai préféré laisser faire et réaliser un bon 200 m après. Je ne regrette vraiment pas de l'avoir fait parce que cela m'a permis de récupérer. Cela ne sert à rien de faire un 1500 pour arriver 5e ou 6e», analyse-t-elle après coup. Déjà qu'une deuxième place ne lui convient qu'à moitié, alors une quatrième n'a aucun intérêt. Pendant ce temps, Kate Ziegler part à la conquête de l'or et du record mythique de Janet Evans. L'Américaine finit première à moins d'une seconde (15'53''05) de son illustre aînée qui reste sur les tablettes.
Même son coach lui a glissé un «Bravo».
A peine sortie de l'eau, Laure Manaudou vient chercher sa breloque d'argent. Puis repart en chambre d'appel pour préparer le 200 m. «C'était un petit peu chaud. En m'énervant, j'ai lancé mes lunettes et à la chambre d'appel, je n'avais pas mes lunettes pour le 200, raconte Laure Manaudou. Ce sont des choses qui arrivent.» Mais sa vision de la course ne se trouble pas et elle négocie parfaitement sa demi-finale du 200 m. Elle se classe 4e en battant de nouveau le record de France en 1'57''30 et se qualifie pour la finale. Devant elle, trois bolides se sont déchaînés avec en première ligne, Federica Pelligrini qui fait tomber le record du monde en 1'56''47 ! «Je ne l'avais pas vu parce qu'elle était ligne 6 ou 7, c'est la Polonaise qui m'a aidée à nager plus vite», raconte la marathonienne du 27 mars. Une date à cocher avec quatre records du monde et une championne française qui ose des paris uniques.
Même son coach lui a glissé un «Bravo». Quand on se souvient de son commentaire après le record du monde de son élève à Budapest : «T'as bien nagé». On peut mesurer l'étendue de la performance de Laure Manaudou. «C'est très, très bien. C'était dur mais elle l'a fait, se félicite Philippe Lucas. Au 1500 m, on avait dit que si ça partait et qu'elle n'était pas dans le coup, ça ne servait à rien, elle a donc déroulé aux 300 m. Après c'était chaud pour se qualifier pour le 200. Record de France au 200 m, records de France et d'Europe au 100 dos, c'est une belle journée.» Et pour lui, son élève vient de marquer les esprits.
Dernière édition par le Jeu 21 Juin 2007 - 17:07, édité 1 fois