Sinistrés puis ... expulsésXynthia: les zones "noires" ne sont "pas négociables", affirme le préfet de Charente-Maritime
Le préfet de Charente-Maritime, Henri Masse, a indiqué jeudi que les "zones noires", "présentant un danger de mort avéré" après le passage de la tempête Xynthia, n'étaient "pas négociables" et que leurs habitants devraient "quitter leurs maisons".
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Franck Perry , AFP
Henri Masse, désormais préfet de Charente-Maritime, le 18 avril 2008 à Olbia en SardaigneAu total, 1.393 habitations sinistrées lors de la tempête situées dans des zones "noires" seront rasées, dont 595 en Charente-Maritime, selon les chiffres communiqués mercredi par le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.
En Charente-Maritime, douze communes présentent des zones rendues inhabitables et quatre autres ont des zones dites "jaunes" où "la population peut continuer d'habiter mais avec des prescriptions claires", a déclaré le préfet à la presse. Enfin, des "zones orange" nécessitent une "expertise complémentaire pour être classées noires ou jaunes", a-t-il dit.
Pour le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, "rien n'est encore figé" concernant la cartographie des zones noires. "Rien n'est encore figé, il pourra y avoir certains accommodements si des études montrent que pour telle ou telle maison, on peut trouver d'autres solutions", a assuré sur France Info M. Bussereau, également président du conseil général de Charente-Maritime.
"Les zones noires sont arrêtées, définies, elles sont portées à la connaissance des maires" concernés, a encore déclaré M. Masse, "il n'y a pas de négociation sur ces zones". "Le zonage existe, il n'est pas négociable", a-t-il répété, interrogé sur quatre communes avec laquelle il y a un désaccord, selon le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo.Dans ces zones, "les gens doivent quitter leurs maisons", a souligné le préfet, "nous mettrons en oeuvre toutes les mesures pour les mettre en sécurité".
Le représentant de l'Etat a indiqué qu'il se rendrait jeudi soir à la rencontre des sinistrés à Charron, où 150 maisons, selon lui, devront être détruites.
Un sinistré de Charron, Thierry Demaegdt, président de l'association "Reconstruire Charron", a indiqué à l'AFP que la réunion aurait lieu à 19H00 avec les sinistrés classés dans la zone noire convoqués individuellement par téléphone par la mairie.
Le préfet a précisé que la "priorité serait donnée à une démarche amiable", à travers une offre d'acquisition des maisons vouées à la destruction "au prix du marché avant la tempête". "Les services des domaines procèdent à la liste de ces maisons", a-t-il déclaré, elles seront acquises par l'Etat "au prix du marché avant la catastrophe, c'est une sécurité" pour les sinistrés.
En cas de désaccord, "une autre procédure contentieuse d'expropriation" sera mise en place, a-t-il dit.
M. Masse a précisé "assumer pleinement et entièrement" une cartographie établie à partir d'un "faisceau de critères" et d'expertises approfondies. Il a reconnu que cela conduirait à "un choc, un nouveau traumatisme".En gros je reconnais mes tords mais en aucun cas j'en assumerai la responsabilité, merci M.Masse