Idriss Carlos Kameni : ignoré en France, reconnu en Espagne 04/10/2007 - 16 h 34 - [email]Aristide Mamilo[/email]
©Teamshoot
Si
l’Espanyol Barcelone occupe la sixième place de la Liga espagnole en ce
début de saison, c’est sans doute parce que son dernier rempart, Idriss
Calos Kameni, brille dans les cages.
À 6 ans, Carlos Kameni découvre le football dans les
rues de Yaoundé. A 12 ans, sa passion le mène jusqu’à la Kadji Sport
Académie à Douala. Partenaire du centre de formation camerounais, le
Havre lui offre, en mai 1997, un essai. Essai concluant puisque, trois
mois plus tard, il intègre définitivement le centre de formation du
club. Il écrit une première ligne à son palmarès en remportant le titre
de champion de France des moins de 15 ans en 1999.
Mais, c’est avec les
Lions Indomptablesdu Cameroun que Carlos explose littéralement et se fait une solide
réputation. À 15 ans, il honore sa première sélection jeune avec le
Cameroun. Un maillot qu’il ne va plus quitter. Avec lui, l’équipe
nationale décroche une médaille de bronze à la Coupe d’Afrique Juniors
en 1999 au Ghana. Il enchaîne ensuite avec la Coupe du Monde junior au
Nigeria (8e de finale). En 2000, à 16 ans, il fait sa première
apparition chez les A au cours d’un tournoi international en Corée.
Quelques mois plus tard, il remporte son premier titre majeur : les
Jeux Olympiques de Sydney. Titulaire à partir des quarts de finale de
la compétition, il est l’un des principaux artisans du sacre
camerounais. Décisif en finale face à l’Espagne en bloquant deux
penalties, il devient un héros national.
Logiquement, ce nouveau statut devait lancer la
carrière en club de Kameni, mais de retour au Havre, il ne jouit
d’aucune considération, comme si ses exploits durant les jeux
Olympiques avaient fait échos partout ailleurs dans le monde, sauf en
France.
Les évènements qui vont suivre ne feront que confirmer
la ligne de conduite qu’entend poursuivre le Havre. Aucune intégration
au groupe professionnel, pire le champion olympique n’est même pas
titulaire avec l’équipe réserve.
En 2003, Kameni croit ses malheurs terminés, lorsque
St-Étienne lui propose de venir en prêt. Mais ce ne sera que partie
remise, puisqu’une nouvelle fois on ne lui accorde pas sa chance. De
retour au Havre, sa situation n’évoluera pas, il demeure un membre de
l’équipe réserve du club doyen.
Se sentant méprisé, Kameni conserve une certaine amertume
« Le
Havre m’a fait grandir, mais ne m’a jamais donné ma chance. Ils ne
m’ont pas fait confiance. Je n’ai jamais été appelé chez les pros sans
que l’on me donne des explications. Ma situation était difficile. J’ai
fait des essais à la Juventus du Turin, à Perugia, à l’Espanyol mais à
chaque fois, le Havre a monté les enchères »Entre temps, Kameni enchaîne les compétitions avec les
Lions Indomptablesdu Cameroun. En 2002, il participe à la Coupe d’Afrique des Nations au
Mali et, à la Coupe du Monde au Japon, ainsi qu’à la Coupe des
confédérations 2003 où il dispute la finale de la compétition face à la
France.
Le destin du numéro un Camerounais va basculer avec le
retour de son mentor, Thomas N’Kono, à l’Espanyol Barcelone, comme
entraîneur des gardiens.
Sur sa recommandation, Kameni s’engage avec le club
catalan en 2004. Celui qui à la sortie de la saison 2003-2004, rongeait
son frein avec l‘équipe réserve du Havre, enchaîne 38 matchs dans la
foulée de sa signature avec l’Espanyol. En 2006, il remporte la Coupe
du Roi, et perd la finale de la coupe de l’ UEFA contre Séville.
Des prestations qui lui valent aujourd’hui l’intérêt du
grand Milan. Le rendement de Dida ne satisfaisant plus le staff
technique, à l’intersaison, les
Rossoneri ont
essayé de recruter l’international Camerounais, mais se sont heurtés à
la grosse indemnité de transfert réclamée par l’Espanyol, 10 millions €.
Tout porte à croire que dans les prochains mois, la
suite de la carrière du jeune gardien Camerounais, 23 ans, va connaître
une nouvelle trajectoire. Un joli pied de nez, aux excellents
dirigeants du club doyen